MARDI 19 NOVEMBRE
Nous partons sereins ce matin, c’est notre dernier jour.
Nous ne changeons pas nos habitudes vestimentaires, c’est la première fois que des officiels s’immiscent dans notre séjour.
Notre nuit a été courte, un seul coup de tonnerre à 2h14, une déflagration, que dis-je, une éruption volcanique, un coup de canon si violent que vous êtes réveillés avec une tachycardie à ne plus en finir.
Il pleut dru pendant une heure, des tonnes d’eau, et il va falloir se rendormir car c’est un peu court, avec l’arrière- pensée d’un deuxième coup de tonnerre qui n’a pas lieu.
Voilà pour le préambule, nous sommes loin de penser à ce qui nous attend dans le taxi qui nous mène à Mamba.
Un chapiteau est dressé, de nombreux officiels arrivent avec le costume cravate. Il y a un DJ avec une sono qui bat à plein tube.
Le Directeur du Député et le Maire sont attendus. Les habitants du quartier sont tous là. La maternité est flambant neuve.
Nous sommes placés devant les officiels et je prépare un petit discours sur mon téléphone où je m’évertue à n’oublier personne. La conclusion sera en Larry, dialecte congolais du sud.
Nous remercions tout le monde, Pascaline, Christèle, Patrice, Alex, Carmel sans qui l’aventure n’aurait pas eu lieu. Anicet est là dans un costume très congolais.
Quelle aventure cette inauguration, le Maire est accueilli en héros. Les officiels parlent et me passent rapidement la parole. Nous sommes filmés, photographiés et j avoue m’amuser en faisant un peu de théâtre (le public est acquis), en chantant et en taquinant les uns et les autres.
Nous partons inaugurer le bloc, en coupant un ruban officiel, en faisant un petit cérémonial, un peu marabout, à la porte.
Un ancien met un liquide très nauséabond au pas de la porte et fait des incantations.
La chaleur et l’odeur deviennent insupportables et nous allons tous piétiner et salir la grande pièce ; c’est un cérémonial habituel et le militaire armé qui accompagne le Maire me fait signe que c’est comme ça ici au Congo.
J ai oublié de vous parler de la femme Pasteur d’une église évangélique qui nous bénit et fait une petite cérémonie. Elle n’arrêtera pas de bénir un peu tout, la nourriture, les lits. Nous faisons profiter les enfants du quartier des victuailles à l’insu des officiels ; ils se prêtent au jeu et sont ravis.
Nous avons chacun un petit ruban et nous visitons le centre qui est flambant neuf. Le Maire est très fier de ce nouvel équipement.
Nous sommes réunis dans la grande salle et nous allons faire un petit déjeuner avec des arachides, une banane et un petit croissant avec un jus.
Tout le monde en profite. La musique augmente et après quelques pas de danse, nous nous prêtons au jeu des photos et selfies (guest stars).
Après avoir passé un peu de temps, nous quittons les lieux pour aller dire au revoir à Terrinkyo.
Il fait très chaud et nos comparses nous mettent dans un taxi pour aller dans un lieu improbable, un restaurant kina, perdu, où, tenez vous bien, nous arrivons à 13h30 pour être servi à 16 heures…
Nous sommes au bord de l’apoplexie. Christian repart avec nous sans avoir été servi, nous lui donnons de l’argent pour aller manger
Quelle aventure, entre les histoires salaces, les photos, et les coups de téléphone de tout le monde, nous sommes fourbus de crampes sur ces chaises. Quand nous décidons de partir, un pyjama congolais nous est remis. Évidemment nous le mettons et nous nous prêtons au jeu avant de leur dire au revoir et à l’année prochaine.
Nous rentrons épuisés de notre journée.
La mission est terminée.
Mamba vient de naître. Sa première femme va accoucher dans la journée, nous avons financé les deux premiers accouchements et fourni un kit avec couches, baignoire, et layette.
J’écrirai plus longuement et ferai une petite synthèse
Ce soir je suis cuit, nous allons partager avec Pascal nos dernières victuailles ramenées de France, jambon d’Aubrac et un pâté amélioré de Prendeignes dans le Lot pour marquer le coup.
Bonne soirée.
Philippe, Pascal