POST 11 – 12 NOVEMBRE 2024
Nous quittons l’hôtel avec nos nombreux cartons pour aller à Tenrikyo voir Pascaline et lui apporter sa dotation de blouses et DE matériel médical.
Nous serons rejoints par Marie-Pascale, notre fidèle amie chef de cabine à Air France.
C’est un véritable Père Noël aussi, elle vient les bras pleins de vêtements et de victuailles pour donner aux enfants. Grande distribution de Véro et Marie-Pascale, des layettes et des bonbons.
Pascaline nous explique que le nombre d’accouchements diminue mais, phénomène nouveau, les jeunes femmes prennent une contraception sous forme d’implants.
C’est culturellement nouveau, les familles africaines n’ayant que peu recours à une contraception.
Elles ne veulent plus de grande famille et elles veulent surtout gérer leur destin dans la Société qui reste très masculine.
Et nous partons tout droit à NGassa faire un point sur les travaux. Le nouveau plombier a réussi à faire fonctionner la pompe.
Le Centre est repeint, rangé et flambant neuf, un gros travail de réorganisation a été fait et Michele est fière du résultat.
Les pépés du Cosa rafistolent le mur ouvert et le centre a accueilli ses premiers accouchements.
Carmel (Dr et Directrice de l’hôpital de Bacongo) nous a rejoint avec son fidèle chauffeur Jean Barthoux, du nom d’un journaliste français de RFI qu’adoraient ses parents. Il me dit avoir appelé ses deux enfants Omega et Eurêka.
Il fait très chaud ici, peu d’eau, nous sommes trempés au moindre mouvement et le taxi non climatisé est un véritable enfer avec les fenêtres ouvertes.
On s’adapte mais avec de fréquents coups de pompe désormais, car l’organisme lutte contre cette chaleur anormale pour des individus de l’hémisphère nord…
Christian est avec nous, c’est sa dernière journée, on le sent un peu nostalgique.
Il s’est beaucoup impliqué cette année avec nous, et surtout à veiller à notre sécurité.
Il faut dire que nous nous rendons partout grâce à lui. Même dans la cité où nous n’avons jamais croisé un autre blanc. Il repart demain à Pointe Noire (500 km de Brazzaville) pour son travail chez Razel.
Nous allons avec toute l’équipe visiter l’hôpital de Carmel, je fais de la « retape » à tous les jeunes médecins qui sont formés pour la plupart à Cuba, ou en Ukraine, ou en Russie.
Hélas ils n’ont pas de diplôme européen reconnu en France et doivent passer un concours très difficile pour exercer en France sinon ils restent internes ou praticiens avec des salaires très très modérés dans nos hôpitaux publics.Ces jeunes médecins sont très volontaires mais aussi tellement utiles à leur pays même s’ils n’ont pas ou peu d’examens complémentaires.
Nous partons à la Mandarine, notre pâtisserie libanaise, boire un pot avant de libérer Marie-Pascale qui, arrivée la veille par le vol AF, repart ce soir pour Paris.
Nous nous dirigeons à nouveau vers NGassa et nous attendons à l’ombre du manguier la mise en fonctionnement de la pompe et de l’eau.
Nous discutons avec tout le monde et offrons un jus frais à l’équipe. Les travaux finiront demain.
Michèle nous annonce le décès du bébé transféré à l’hôpital la semaine dernière, les parents n’ayant pas l’argent pour le soigner.Nous sommes mis devant le fait accompli, cette réalité violente est quotidienne et vécue ici sans émoi.
Nous avons réglé il y a 48 heures les frais d’accouchement d’une adolescente, sa famille ne se manifestant pas.Michèle nous explique que le papa a fait un AVC et, hospitalisé, n’a pas pu venir payer.
Mais il est passé au Centre pour remercier les blancs. Cela nous met un peu de baume au cœur cette réaction au final.
Nous achetons un monitoring pour Carmel pour le bloc opératoire. Elle est ravie car la table du bloc est HS et, pour opérer, il faut à minima ce matériel. Nous vous montrerons les photos de la table actuelle rouillée par le sang, c’est effrayant !
La vie est dure ici, pénurie de pétrole, embouteillages monstres, peu de fruits et peu de commerces en Centre-Ville car les denrées ne sont pas acheminées depuis la brousse, je n’ai pas vu d’avocats, ou ananas en vente.
Les restaurants du soir sont vides, pas de businessman français. Des russes, biélorusses et indiens commercent avec les africains. On voit que l’Afrique change.
Nous n’avons pas eu de retour de Moogli, souvenez-vous de l’indien qui nous soûlait et nous endormait avec une espèce de logorrhée (Dany a modifié le mot).. !!verbale. Des yeux qui ne vous quittent pas et qui vous hypnotisent.
A t’il lu le post un peu aseptisé par Dany qui parle de logorrhée, moi je le dis c’est plus une diarrhée verbale par la fluidité du langage qui même s’il prenait 6 cps d’Imodium, il ne s’arrêterait pas.
Vous voyez mieux l’image j’espère. En tout cas, il ne m’a jamais rappelé. Quid ?
Ce soir nous hésitons entre le restaurant marocain ou chinois. Il faut manger des choses bien cuites car ici la chaîne du froid reste très précaire.
Pour le moment nos transits digestifs sont normaux, il faut dire que nos intestins sont blindés depuis une semaine.
Peu de piqures de moustiques mais vigilance maximale et prise d’anti paludéens obligatoire car le palu tue ici, il est malin et résistant au traitement.
Je suis allé chercher des médicaments pour la petite fille de Christian, pas besoin d’ordonnance et Christian m’explique que la société française lui paye une mutuelle, et il récupère 70 % pour ses enfants. C’est un progrès nouveau ici mais les médicaments restent très chers.
Ce soir, nous sommes très fatigués, petit apéro avec la fin de nos victuailles françaises dans la chambre car nous prenons le matin un solide petit déjeuner et nous ne mangeons pas le midi.
Voilà la chronique de la journée, et je remercie l’équipe de la diffuser après une solide correction de mes fautes d’orthographe et surtout la compréhension du texte qui est parfois un peu complexe à rectifier.
Demain nous allons finaliser et aller revoir Ornella à Mamba et vérifier que tout va bien à NGassa et sans doute des imprévus.
Bonne soirée
Philippe