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 JEUDI 17 NOVEMBRE 

 

                            Nous sommes en pleine forme ce matin et nous partons, après avoir fait une bonne nuit, à l’hôpital de Bas Congo trier nos colis faits avec amour par notre équipe de choc et amenés il y a 15 jours à Aviation Sans Frontières à Roissy par Dany et Alain.

 Il fait gris et les congolais parlent d’hiver. Pour être clair, le plafond nuageux est bas, ne laissant pas percer le soleil et il fait 28 degrés.
Pascal ne fait plus glou glou ce matin… nos tubes digestifs respectifs nous offrent une accalmie.
Nous nous sommes faits légèrement piquer par des anophèles car nous avons sur le corps ces petites traces rouges très prurigineuses qui nous grattent, traduisant un échange entre nos globules rouge et la salive des anophèles femelles, hélas, porteuses du parasite du paludisme.

 C’est pourquoi nous prenons au petit déjeuner un antipaludéen pour tuer ces petits parasites qui vont venir se cacher dans notre foie devenant des hypnozoïtes (ils s’endorment et se cachent). Ils prolifèrent, maturent et polluent notre sang sous forme de plamodium falsiparum.

Ceux qui se trouvent dans le sang font éclater les globules rouges, déclenchant ainsi de la fièvre échiquéenne, en forme de pic, et surtout des douleurs articulaires et musculaires comme la grippe. Le traitement doit être alors renforcé pour guérir en 48 heures.

 Je ne souhaite à personne une crise de palu, le covid simple est une sinécure car le paludisme tue 4 millions de personnes par an en Afrique.

Bon je quitte « mon magasin santé », pour nous retrouver dans cette salle de réunion où nous avons préparé les colis pour les dispensaires et remis à Carmel ses colis hospitaliers.

 Bricia, la jeune ophtalmo, est ravie des nombreuses lunettes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

                           Nous allons directement chez Modeste, vous savez, le marchand de matériel médical qui est habillé comme un « sapeur » (un congolais bien sapé) et à qui nous allons donner un million trois cent mille CFA. Nous faisons 13 liasses de 10 billets à recompter, recompter, recompter…

                          Bref, beaucoup de palabres avec cette monnaie, le CFA, qui a une parité fixe voulue par le Général de Gaulle, d’abord avec le Franc puis avec l’Euro.

Cette parité a été divisée par 2 par Édouard Balladur devenant moins favorable avec l’Euro.

Il n’y a pas de pièces (on appelle ça les jetons ici) mais des billets qui sont pouilleux et dans un état tel que le gel hydroalcoolique est nécessaire, (je vous passe les détails pour les petites coupures qui ont à peu près servi à tout)
Nous le quittons, rejoint par Roger le chauffeur du district qui nous est alloué avec un 4x4 de bric et de broc mais avec des plaques minéralogiques gouvernementales servant de laisser passer partout.
Nous retrouvons Christian, il devra reprendre le travail lundi. Nous irons donc mardi récupérer nos 3 derniers colis à l’aéroport. Nous avons rencontré le directeur départemental de la santé, l’équivalent du directeur de l’ARS en France, à qui nous avons fait part de cette problématique. Il doit appeler le directeur de l’aéroport …. Bref !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous arrivons à TERRINKYO et donnons le fauteuil roulant d’Alain, une petite course est faite pour le plus grand plaisir du personnel et des malades qui rient aux éclats.
Pascaline nous fait la totale sur le fauteuil ne perdant pas le plaisir d’être moquée par son personnel, évidemment nous participons à ce petit délire !
Ces fauteuils sont vraiment utiles, Carmel en a besoin à l’hôpital pour chaque service, les leurs étant en très mauvais état.
Nous remettons les sets d’accouchement, la balance, les blouses et pantalons hospitaliers et matériels médicaux envoyés ; Pascaline est ravie.

Nous partons vers KINSOUNDI remettre les mêmes choses et rebelote une petite course avec le fauteuil de Dany ; Christele très joueuse comme nous, adore cette partie de rigolade.

                         Christele a une autorité naturelle et impose le respect mais quand elle « se lâche » je dois dire qu’elle m’arrache les larmes aux yeux surtout quand elle me parle de sa ménopause chaude.
                          Les travaux avancent, les blocs d’accouchement sont climatisés ; l’éclairage est top. Nous essayons les tables évidemment en faisant les pitres et tout le monde rit aux larmes, photographie (mon dieu je réalise maintenant et je pense aux réseaux sociaux…)
Le jardin avance, Pascal trie les graines ce soir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                  Nous partons à Mamba retrouver notre fraîche Ornella qui savoure son dispensaire repeint à neuf et la Clim dans le bloc. Elle est plus effacée mais, sans éclats, dirige son Centre d’une main de maître et j’adore sa discrétion qui allie l’efficacité à la compétence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                     Nous avons trois belles personnalités chefs de centre qui imposent le respect à leur manière en défendant leur mission de service public pour aider le plus pauvre.
                                     Quelle chance de les connaitre, sincèrement, je savoure chaque minute passée avec chacune d’elle, quelles belles leçons de vie et d’humanité, jamais de plaintes sur leur statut, toujours le meilleur et surtout la touche féminine partout.

Le rose pour Christele, (sa couleur préférée), l’orange pour Ornela, le bleu pour Pascaline, les couleurs des centres sont à leur image, mais surtout l’organisation, la rigueur, l’empathie avec le personnel et le coup de gueule quand il faut, bref une grande leçon de féminisme à tous nos bonimenteurs métropolitains.

 Je voulais donc leur rendre hommage ce soir et suis fier de les avoir croisées lors de nos voyages au Congo.
Nous quittons Christele et partons directement rencontrer le directeur de la Santé dans le quartier de Poto Poto West africain, quartier plutôt musulman avec de nombreuses mosquées même si le Congo reste majoritairement catholique.
L’ambiance est différente avec les minarets et les chants religieux, dans ce quartier les petites échoppes vendent de tout.
Nous avons un échange sympathique et lui demandons son aide pour l’aéroport.
Nous faisons des photos, (il me gratouille l’épaule gauche !!! pendant la pause de la photo et je décide donc de faire la même chose devant les photographes à la limite du fou rire) et suis ravi quand Pascal et Carmel me rejoignent sur la photo, que dis-je, les dix milles photos de tout le monde …. (On vous les envoie).

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

                                Il se fait tard et nous n’avons toujours pas trouvé les poubelles. Christian nous emmène à pied dans le quartier musulman pour trouver des poubelles chez « les maliens » ; la zone des plastiques comme il dit.
Nous trouvons les fameuses poubelles mais les pédales sont HS !
Il commence à pleuvoir et avant le déluge nous partons tous les 4 à la Mandarine.
Cristina et Roger prennent un Schwartz et un jus, Pascal est parti nous chercher des flans sans trottoir et pas trop cramés qui sont très bons.
Nous rentrons ce soir à l’hôtel sous la pluie, et nous irons manger dans un restaurant indien à côté de l’hôtel à cause de la pluie avec une gélule d’immodium, d’ercefuryl et un smecta pour éviter le glou glou.
Philippe et Pascal


 

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