MERCREDI 16 NOVEMBRE
Après une nuit mouvementée, dans laquelle notre tube digestif fut mis à dure épreuve (en ce qui me concerne de 20 h à 24 h et pour Pascal le reste de la nuit). Une tourista liée sans doute à une sole pêchée dans l’Atlantique depuis Pointe Noire le port, acheminée par le train pendant 8 heures pour faire les 400 km jusqu’à l’hôtel, et avec une chaîne du froid sans doute un peu précaire pour finir grillée dans notre assiette.
Bref, ce matin nous étions un peu « out » ; mais le glou glou de nos ventres a disparu.
Nous filons acheter les deux autres climatiseurs chez les indiens qui sont aussi en force ici pour le commerce, principaux concurrents des libanais.
Les prix ont flambé depuis deux ans, c’est incroyable ! Nous privilégions des appareils européens italiens de la marque Ignis. Le commerce est cher par le prix du transport et surtout par les taxes un peu anarchiques émises par les douanes.
De plus, il faut acheter un onduleur, le courant électrique étant ici très faible ou trop irrégulier, ce qui risque de détruire les appareils.
Les établissements Guenin ayant fermés, nous n’avons pas le choix, et nous partons chez Primamarket, un grossiste qui vend de la viande et poissons congelés.
Le patron est jeune, Hussein Charara, et nous accueille bien en nous faisant une proposition à un niveau de prix très bas pour que sœur Virginie puisse continuer de venir chercher des victuailles.
Nous partons avec un taxi en folie à KINSOUNDI, retrouver Christele qui est en pleine réunion avec le directeur départemental de la santé qu’elle souhaite nous présenter.
L’électricien a remis la lumière avec des ampoules led et met des ventilateurs en place.
Modeste s’active pour monter les tables gynécologiques. Nous employons un peintre pour faire une enseigne à l’effigie de l’association.
Christele est une femme rayonnante, pleine d’énergie et toujours empathique. Son mari, médecin, est aussi directeur d’un district médical. Ils ont voué leur vie à une mission de service public et surtout en s’investissant pour mettre des journées de santé primaires où l’on dépiste les maladies des plus pauvres (diabète et HTA )
Christian nous a rejoint. Il est chafouin car il doit arrêter ses vacances et reprendre son travail lundi. Il est complètement investi chez Razel-Bec, une boîte de BTP où il gère les salaires et le matériel.
Il y passe 6 jours sur 7, 10 heures par jour, avec sans doute un bon salaire mais avec toujours une épée de Damoclès puisque cette belle entreprise française fleuron du BTP fait des contrats renouvelables en fonction des contrats de chantier signés.
En France, on doit faire signer un CDI au bout de 18 mois !! Bref, il n’est jamais serein et on le sent toujours un peu contrarié. Nous l’inviterons à venir manger une pizza avec nous vendredi avec sa femme et ses enfants.
Il appréhende la récupération du matériel ASF lundi à Maya Maya et sollicite notre aide pour faire un rapport auprès des dirigeants, (3 colis hors normes qui transitent en fret aérien). Le retrait de dons humanitaires est un vrai calvaire avec du racket pour retirer les colis. Il implore Dany de faire remonter les infos.
Nous quittons KINSOUNDI et partons chez des maliens (il y en aurait 500000) au Congo, autres commerçants redoutables qui achètent des containers de Chine où l’on retrouve les vêtements jetés par les Européens.
Il n’est pas simple de trouver des poubelles dans les pays émergents où, en tout cas, la culture du déchet et du tri n’existent pas. Quand aux sacs poubelles !!
Nous rentrons ensuite à l’hôtel, escorté par Christian qui veille sur nous !
Philippe et Pascal glouglou