POST 6 – 7 NOVEMBRE 2024
Nous partons ce matin tous les trois à Bissita vérifier les travaux et particulièrement l’eau.
Les plombiers ont rétabli l’eau dans les salles d’examen, c’est un vrai progrès.
Il fait très chaud, et une toute petite pluie tombe ce matin alors que nous quittons la saison sèche.
Nous distribuons quelques bonbons aux enfants qui attendent leur tour dans les bras d’une maman souvent inquiète par tout ce monde en blouse blanche.
Nous quittons les lieux pour aller chez Prima Market, l’établissement géré par Charef et des libanais.
Ils stockent des cartons de viandes et poissons congelés venant de la planète entière.
Le manque de carburant fragilise beaucoup la chaîne du froid. Pour les enfants de l’orphelinat, Véro, notre trésorière, paie d’avance un trimestre et nous essayons de prévoir un bonus pour Noël (Charef semble même disposé à l’offrir…. !)
Sœur Virginie nous rejoint et nous lui confions la cuisinière à gaz achetée chez les indiens afin qu’elle puisse faire de la pâtisserie pour les enfants et cuisiner. Nous irons lui porter des vêtements ce we et rendre une visite aux enfants que nous voyons grandir d’année en année.
Nous prenons un split et partons à Mamba pour le faire installer dans la salle d’examens que nous utiliserons demain avec Véro. La peinture est finie, et le petit dispensaire est opérationnel pour faire beaucoup d’accouchements grâce à notre association.
Nous allons à NGassa où nous assistons au démontage du Château d’Eau qui mobilise tout le monde.
Les congolais donnent leur avis et ils parlent tous très fort, chacun veut s’exprimer… !!, des solutions radicales sont trouvées que nous freinons de suite : comme faire tomber la citerne sur des pneus. Bref, après avoir tué un petit serpent venimeux dans la cour, les affaires repartent de plus belle, et finissent par réussir grâce à Christian qui coordonne les talents de chacun.
La peinture est finie, la climatisation fonctionne, Michèle est ravie même si nous prenons part à un drame humain en direct.
Trois jeunes femmes à peine majeures ont accouché ce we, sans papa (un est en prison), l’autre jeune femme est venue de brousse pour accoucher sans avoir vu un seul médecin ou sage-femme.
Le bébé que je vois est une misère physiologique avec en plus un ictère néonatal (jaunisse). En discutant avec Michele je luis dis que son pronostic vital est engagé, la maman ne mange pas et n’a pas assez de lait pour le nourrir. En plus, ce bébé aurait dû rester en couveuse et sous une lampe pour l’ictère.
Nous sommes bouleversés par cette misère humaine.
La suite est tragique et il faut transférer en urgence ce bébé au CHU. Michèle prend les choses en main et demande à une sage-femme de l’accompagner, nous vous donnerons des nouvelles par la suite.
Les deux autres jeunes femmes n’ayant pas d’argent ne peuvent théoriquement pas sortir et nous déciderons de payer leur facture de séjour.
J’explique sans conviction qu’il faut mettre un implant contraceptif et arrêter de faire des enfants sans une situation stable mais c’est peine perdue.
Bref, nous quittons désabusés le dispensaire pour aller voir Modeste et finaliser les achats médicaux sous une chaleur étouffante.
Il désire nous inviter à déjeuner, même si les discussions avec Modeste ne sont pas faciles.
Voilà, nous rentrons, demain, consultations pour l’équipe A et livraison du matériel médical pour l’équipe B
PHILIPPE